- date_range 21 nov. 2023
- person Nathalie Daumas
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Le mot « kilim » est couramment utilisé pour désigner un tapis de laine tissé, originaire du Proche-Orient, du Caucase, et d'Asie Centrale. Ces tapis existent depuis près de dix mille ans, une assertion appuyée par de nombreux vestiges archéologiques. Leur fonction n'était pas, jusqu'à récemment, commerciale. Ils demeurent le reflet authentique de la mémoire et de l'identité des peuples sédentaires, nomades, et semi-nomades qui les tissent. Chaque tribu et chaque village arborent un style distinct, allant de couleurs chatoyantes à des motifs plus sobres, en fonction de leurs régions.
Lorsqu’au début des années soixante-dix Henri Daumas découvre les kilims au cours d’un voyage au Liban puis en Syrie, il est totalement séduit par la beauté de ces tapis tissés de laine.
Ainsi, la galerie TRIFF à l’origine de l’engouement suscité autour de ces pièces est devenu par la même occasion LA référence, plébiscitée par la qualité et la pertinence de sa sélection.
Origines et Fabrication
Sa technique s'apparentant à celle de la tapisserie. Constitué de fils de chaîne dans la longueur, les fils de trame verticaux passent entre eux pour former les motifs distinctifs. Bien que fabriqué sans velours, la technique du kilim assure un tissage serré, garantissant sa robustesse. Chaque kilim de la Galerie TRIFF est un chef-d'œuvre réalisé à la main.
A l’origine, ces tissages étaient l'œuvre de femmes nomades ou villageoises pour répondre à leurs besoins domestiques. Elles utilisaient les matières premières à leur disposition, principalement la laine, avec parfois du coton pour la chaîne ou pour mettre en relief certains motifs. Ces artisanes réalisaient leurs tissages sans carton à dessin, interprétant elles-mêmes les motifs traditionnels de leur région ou tribu, qui se transmettaient de mère en fille. Ce savoir-faire authentique permet aujourd'hui de déterminer les régions de provenance d'un kilim.
Diversité et Provenance
La diversité des motifs est remarquable. Bien que 80% des kilims anciens que nous proposons proviennent de Turquie, notre collection de kilims s'étend également aux pièces du Proche et Moyen-Orient ainsi que de l'Europe de l'Est. Chaque région a ses propres motifs et styles, témoignant de sa riche histoire et de ses traditions.
Les Trois Âges du Kilim
Les Kilims de collection : Cette appellation concerne les tissages qui ont été exécutés alors que n’existaient pas encore de colorants chimiques dans leur pays d’origine. Les laines étaient donc teintes avec des colorants.
Un nombre d’
années plus ou moins élevé n’ajoute pas forcément une valeur supplémentaire aux kilims. Seule est prise en compte la notion d’authenticité que confère l’utilisation de couleurs végétales et la confection de ces tapis à des fin personnelles et non commerciales.
Les premiers colorants chimiques ont été inventés à la fin du XIXème siècle et sont très vite parvenus en Asie Mineure et dans tout le Proche Orient. Dans certaines régions, comme l’Iran, ces colorants sont arrivés plus tard cela pouvant aller jusqu’à la fin de la deuxième guerre mondiale.
Les couleurs végétales se caractérisent par leur éclat resté presque intact avec le temps et leur vigoureuse densité. L’emploi de bleu indigo est systématique ce qui permet de distinguer au premier coup d’œil les Kilims vraiment anciens des autres, plus récents.
Les Kilims anciens : Ce qui différencie les kilims de collection des kilims anciens est le type de colorants utilisés pour teindre les laines.
En effet, dès l’apparition des colorants chimiques, les femmes ont été séduites par la palette de couleurs très vives et très variées qu’offrait ce nouveau procédé et ont progressivement abandonné l’usage des colorants végétaux.
Les colorants à l’aniline sont développés dans les années 1860 par la société allemande Bayer. L’Allemagne et la Turquie étant proche économiquement et politiquement, les régions les plus à l’ouest de la Turquie vont avoir accès aux colorants chimiques dès la fin du 19ème siècle, alors qu’ils arriveront 20 à 30 ans plus tard dans les régions les plus à l’est.
Les couleurs de ces kilims, à l’origine criardes, ont passé avec la lumière et le temps. Les bleus sont devenus gris, les rouges : terre cuite pâle, les verts prairies : tilleuls etc… Ceci leur confère un aspect « poudré » et délicat qui permet de les intégrer dans la plupart des intérieurs.
Les Kilims neufs : La galerie TRIFF a développé ses propres collections dès les années 80, et a ainsi contribué à une véritable renaissance du kilim. Ces kilims sont destinés à un marché commercial à partir de cartons à dessin qui dont fournis aux artisans.
Les kilims de la galerie TRIFF sont réalisés avec les plus belles qualités de laines et de colorants. L’ensemble de leur fabrication est réalisé entièrement à la main, du filage de la laine au tissage du tapis. Ce qui permet de proposer aujourd’hui, en plus des reproductions de motifs traditionnels, une large gamme de modèles contemporains qui allient avec bonheur des effets de couleurs et de matières.
En Turquie, le tissage des kilims est traditionnellement le travail des femmes. Tous les kilims réalisés pour TRIFF sont tissés par les femmes dans les villages d’Anatolie, ce qui permet également de maintenir une activité dans le tissu rural turc.
La Galerie TRIFF a également développé une collection de kilims contemporains en Inde, dont les laines permettent de décliner des motifs plus graphiques. Dans cette région du monde ce sont les hommes qui tissent nos kilims, toujours à la main avec des laines filées à la main.
Conclusion
Le kilim est une richesse culturelle et artistique, reflétant l'héritage et les traditions de nombreuses régions.
Entre le kilim et la galerie Triff, c’est d’abord un coup de cœur pour la culture du Moyen-Orient puis une véritable histoire d’amour pour ces œuvres d’art. En parcourant notre collection, vous découvrirez la beauté, la diversité, et la signification profonde de chaque pièce.
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